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Editorial : le tropisme des patrons étrangers

Lucz De Meo

La nomination de Luca De Meo à la tête de Renault a confirmé la tendance des groupes français à opter pour des compétences étrangères pour leur confier les rênes. En effet, AXA avait déjà opté pour l’allemand, Thomas Buberl et Air France pour le canadien, Ben Smith.

Cette tendance peut s’expliquer tout d’abord par la présence importante des étrangers dans le capital des groupes français. Ainsi, à titre d’exemple, les actionnaires hollandais d’Air France-KLM, ont dû être rassurés par la nomination d’un canadien comme DG. Idem, le geste d’AXA a confirmé le positionnement mondial de l’assureur.

Par ailleurs, la séparation des fonctions de président du Conseil d’administration de celles de DG, ont facilité cette ouverture. En effet, le DG assume les responsabilité opérationnelles et inspire fortement la stratégie mais n’est pas seul maître à bord au Conseil d’administration. Ainsi, il doit convaincre les administrateurs et leur président, qui ne sont pas que des amis.

Au passage, Société Générale a choisi la voie inverse en nommant l’italien Lorenzo Bini Smaghi comme président du Conseil du Conseil d’administration, Frédéric Oudéa, occupant le poste de DG. Enfin, comme le montre l’exemple de Renault qui cherchait un spécialiste de l’automobile, il n’est pas toujours facile pour les groupes de trouver le profil souhaité parmi les haut-cadres français. Ainsi, en ne faisant plus de la nationalité française un préalable obligatoire, les groupes ont vu le spectre de leur recherche assez élargi.